
Une amie un jour m'a demandé de lui rédiger un article sur le thème suivant: "Comment j’ai tout quitté pour faire un Tour du Monde."
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J'ai décidé de me servir de cet écrit pour cette rubrique, bonne lecture ! :)
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Après avoir écumé quelques statistiques, je peux affirmer que plus de la moitié des personnes qui liront cet écrit se sont déjà posé « la » question, et/ou se la pose encore à l’heure actuelle. « La » question dont « les » réponses, car elles sont multiples, déterminent votre existence. « Qu’est-ce que je fais, là ? », à cet endroit précis, à ce moment bien défini, dans un contexte qui est vôtre mais qui ne vous convient plus, depuis longtemps. Pour ces personnes, je souhaite que ce récit puisse apporter des pistes à vos réflexions.
Mark Twain, le célèbre écrivain qui a bercé mon enfance avec Tom Sawyer et Huckleberry Finn, a écrit : « Dans vingt ans, vous serez plus déçu par ces choses que vous n’avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors larguez les amarres. Mettez les voiles et sortez du port ô combien sécurisant. Explorez. Rêvez. Découvrez. »
Je mentirais en disant que cette citation est mon adage. Elle reflète simplement très bien mon état d’esprit au moment où j’écris cet article, puis dans un article, ça fait bien.
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Non, la maxime qui a guidé toutes mes réflexions ainsi que toutes mes décisions est plutôt la suivante : mieux vaux vivre avec des remords plutôt qu’avec des regrets.
Il m’a fallu douze ans. Répondre à « la » question m’a pris douze ans très exactement. Douze ans parce que la vie. Les études, les rencontres, les amis, les petits amis, puis le CDI. Et on s’oublie. Mais on vit, aussi. Mais on s’oublie, surtout*. Alors le réveil est un peu brutal, on se sent de plus en plus mal dans notre quotidien, le costume est trop grand le lundi, trop petit le mardi, et le reste de la semaine on essaie de ne pas s’étouffer avec l’énorme chat qui s’est confortablement lové dans notre gorge. C’est là qu’il faut prendre une décision, avant de perdre complètement la raison. Deux ans m’ont été nécessaires pour prendre une décision. Dix ans que je rêvais de voyages, deux ans pour réaliser que ce voyage était non seulement vital, mais qu’il fallait que je le fasse, et seule.
A 18 ans j’ai quitté mon île et ma famille pour faire mes études en Métropole, comme beaucoup. Parcours chanceux et classique, cinq années d’études, un Master en poche, un CDI signé avant l’obtention de mon diplôme, je suis mon compagnon de l’époque par la même occasion sur Paris. Bref, tout roule comme sur des roulettes, ma vie est simple, mon seul soucis est de savoir si ce soir c’est pizza ou sushis, je voyage quand je peux – pas assez à mon goût bien sûr - , j’ai un travail qui me plait, des collègues et des patrons géniaux, des amis formidables, une famille aimante et présente.
Navrée de vous décevoir, mais je n’ai rien inventé. Comme bien d’autres avant moi, ma situation ne me convenait plus, malgré la chance que j’avais d’avoir une situation si confortable, je n’étais pas heureuse, tout simplement. Non. J’étais malheureuse. Oui c’est possible. Est-ce que j’en ai le droit ? C’est un autre débat.
Mon rêve de voyage m’a rattrapée. Vient alors le déclic. Le déclic c’est ce moment où vous vous dites « c’est trop », cette jolie boule de poils dans votre gorge prend bien trop de place, il faut la déloger. Et vous arrivez enfin à prendre une décision, ferme et définitive.
Quand je dis que mon rêve m’a rattrapée, voici ce que cela signifie. Durant les deux dernières années qui viennent de s’écouler, j’ai eu le sentiment que tout ce j’entreprenais tombait à l’eau, ne marchait pas comme je le souhaitais. Côté pro je n’étais pas mauvaise mais je n’excellais pas non plus, côté perso je n’avais aucune perspective, et côté santé ça frisait la catastrophe. Vous pouvez me prendre pour une folle, mais ma situation était telle que j’ai réellement eu le sentiment que l’Univers m’envoyait des messages et me disait de partir. De partir loin, et vite.
Après ce fameux déclic, ma décision ferme et définitive étant prise, je suis allée voir ma banquière pour lui demander conseil sur comment et combien je pouvais économiser en moins d’1 an, le but étant de me constituer un petit matelas de 8 000€ pour pouvoir partir en voyage au moins 6 mois. Avec ce que je mettais de côté et en retirant toutes mes charges, il me restait 200€ par mois pour « vivre ». Me nourrir donc. Et racheter du gel douche et du dentifrice quand il en manquait, bon. J’étais très large.
Faire l’impasse sur le shopping m’inquiétait autant que le régime alimentaire de Kim Kardashian !? Réduire les soirées et les apéros entre amis, mon foie et mes poumons aujourd’hui m’en remercient. Alors 200€, par mois, quand on me demande comment j’ai fait… Bien je leur parle de Kim Kardashian. Tout est question de choix, et du style de vie que vous adoptez.
Etrangement à partir de cet instant, côté professionnel j’ai eu de bien meilleurs résultats. Etant rémunérée majoritairement à la commission j’ai pu mettre largement plus de côté.
Le 25 novembre 2017 je m’envole pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Pour la suite, rien n’est vraiment figé dans le marbre. J’ai bien sûr une « bucket list » des pays incontournables pour moi, mais je ne m’interdis rien (à part prendre de la drogue ahah) et ne me ferme aucune porte. Je pars sans durée fixe, ni contrainte de temps. Le but du jeu étant de partir à la découverte du monde et à la découverte de soi avant tout.
A l'aube des mes 30 ans, je me dis que dans 10 ans, je serais incapable de vivre avec le regret de ne pas avoir essayé, - au moins essayé – de réaliser mon rêve. L’échec ne me tuera pas, le regret, lui, me rongera jusqu’à la fin de mes jours.
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C'est ainsi que je tourne la page sur une partie de ma vie, et comme dirait Le Petit Prince, pour chaque fin il y a un nouveau départ.
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J'espère que vous prendrez plaisir à me suivre, et que je pourrais vous faire voyager un peu avec moi à travers ce blog.
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A très bientôt !
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